11 mai 2009

Projection mentale futuristique

Dans 10 ans, je ne serai ni arracheuse de dents, ni garagiste, ni caissière à Mammouth. Je préfère commencer par ce que je ne serai pas même si mes études foirent, que la crise s'intensifie et qu'un astéroïde géant a percuté la terre 7 ans auparavant.

Enfin bref.

Dans 10 ans, j'aurai 28 ans. C'est-à-dire que...

... Dans 10 ans, j'aurai probablement terminé mes études. Je dis probablement, car je suis certaine qu'il n'est pas impossible de redoubler chaque année de son Master 2. Mais disons que je n'ai pas trop redoublé, que je me suis mise à bosser (mes résultats du 2nd semestre sont vendredi, va falloir assumer) et que mes correcteurs ont accepté la jolie liasse de billets européens rose (parce que moi aussi, je peux faire comme les chinois non mais^^) offerte par mes petites mains tremblantes.

Donc j'aurai terminé mes études de droit (je dis de Droit parce que je ne vois pas d'autres possibilités de carrière). Je n'aurai plus d'amis sauf peut-être des avocats, des juges et des notaires; pas d'autres amis puisque cynisme aidant, ils m'auront tous repoussé avec des bergers allemands drogués au Haschisch. Je serai donc certainement dans un bâtiment à pilliers ou avec plein d'étages, et je discuterai avec mes nouveaux amis de la dernière loi relative à la condition juridique de la Pomme de Terre paru dans le dernier JO (rien à voir avec le sport, ce truc à même tendance à endormir). Je porterai un tailleur ou un uniforme (youhou, le fétichisme !) parce que depuis toute petite je veux être en uniforme (va savoir pourquoi) et je n'exigerai de mes collègues aucun machisme de leur part. Nous parlerons loi, décrets, salaire et position sociale et ce sera passionnant. Nous serons tous des imbéciles omnibulés par le fric, la villa en Côte d'Azur et le prochain congrès de l'Union Européenne (Union qui, soit-dit en passant, aura débordé jusqu'au Cambodge et en Tanzanie. Logique). Nous parlerons le franlatin, nous prendrons pour des dieux tout-puissants et ce sera beau. Nan, je déconne sur la dernière partie de la phrase précédente.
Par contre, inutile de me demander quel métier j'exercerai précisément, j'en sais que dalle. Un métier où on se fait beaucoup de fric sur le dos des autres, avec les fesses au chaud devant un PC (puisque je suis d'idéal aventurière et que tu le sens).

Je ne serai pas mariée, d'une part parce que l'âge moyen au mariage aura encore reculé et je serai donc toujours comprise dans la norme, d'une seconde part parce que le mariage me gonfle (surtout quand tu réalise que ce n'est "qu'un contrat juridique instituant une communauté de vie"*) et qu'enfin faut trouver l'autre partie contractante (han! J'adore parler avec ces termes dénués d'humanité!), ce qui n'est pas donné à n'importe qui; et, par extension, surtout pas à moi. Et puis je n'ai jamais pu m'imaginer avec une quelconque seconde partie de mon être alors je ne vois pas pourquoi ça changerait.
Je serai donc toute seule, et mon lit sera un une-place. Na.

J'aurai peut-être un animal. J'ai bien dit peut-être. Genre un petit lapinou-tout-mignou ou un rat noir et blanc que j'appellerai Eugène ou Pierre-Eustache. Pas de chat parce que je n'aime pas les chats, pas de chien parce qu'ils me foutent une trouille bleue.

Pour les enfants (note que j'ai parlé de Eugène/Pierre-Eustache avant les enfants), ça semble vachement compromis puisque qu'il me faut un co-contractant, comme précité plus haut. Bon, y'a les donneurs anonymes mais j'ai peur quant à l'avenir esthétique du bébé même si la mère rétablira logiquement l'équilibre. Je suis quelqu'un de bien, ne l'oublions pas; et je ne veux pas que mon futur gosse souffre de brimades à l'école à cause de la sale gueule de son père.
Et puis la grossesse, j'aime pas. Faut s'arrêter de travailler, donc de cotiser et après la retraite te passe sous le nez. Et puis si on n'a pas prévu le coup financièrement, faut se retrouver dépendante d'un co-contractant en devenir et ça me fait peur (oui, honnêtment). En plus, pendant qu'on fait un bébé, on est plus ou moins inutile et sans boulot. Après l'acouchement, faut rester auprès de lui parce que si on l'a fait, c'est qu'on a voulu de lui; donc inutile de surcharger les crèches comme ça (j'ai encore quelques principes, comme tu peux le voir). Et puis je dors assez mal la nuit comme ça, ce n'est pas pour qu'un braillard me les écourte en plus.
Reste l'adoption, la voie royale. Toute l'astuce est de le prendre entre deux eaux, c'est-à-dire post-braillements et pré-puberté. 7-8 ans est un âge qui me paraît bien. Je les prendrai en importation d'Asie du Sud-Est, parce qu'il y en a trop là-bas et pas assez en France. Ce sera une bonne action, et à supposer que Dieu existe et le paradis aussi (sinon ça vaut pas le coup, c'est quand même un sacré chantage la religion), ça m'aidera à faire pencher correctement la balance vers le jardin céleste (puisque quand on fait du droit, on est un peu méchant(e) sur les bords dès le départ, faut le reconnaître). Je rendrai donc heureux un môme qui ne braillera ni ne me réclamamera des thunes pour aller en boîte le vendredi, mon karma sera sauvé et tout le monde sera content.
J'aurai donc des enfants adoptés de pays bridés qui s'appelleront Mayu, Shun ou Yûki (si c'est un garçon) ou JiMin, Xiao ou Hanaé (si c'est une fille). Le nom de famille sera Kim, parce que c'est le patronyme le plus mimi que j'ai jamais rencontré dans ma courte vie. Même si le pauvre mioche sera forcé de prendre le mien: qu'on appelle les services sociaux, on a maltraité un enfant.

Maintenant, le mode de vie. Je serai toujours accrochée à mon PC, ma musique tue-neurones et mes réflexions débiles. Ce serait bien si je pouvais conserver ça, ouais. Je serai toujours une grosse merde en cuisine, ce qui supposerai 1/que je continue mon régime pâtivore, 2/que j'embauche un homme à tout faire (ce qui n'est pas le pire des compromis quand on y réfléchit).Ma famille m'aimera toujours malgré tout et je serai plutôt heureuse. J'aurai quitté le Languedoc pour le Rhône-Alpes (ou un endroit du genre) après mes études afin de me permettre de véritables opportunités professionnelles et un bon avenir. Dans 10 ans, j'espère continuer à pouvoir me lever chaque matin la face en vrac, passer la moitié de la matinée assise sur mon lit à regarder le plafond et me demander comment feraient les inuits en cas d'attaque nucléaire puisqu'ils n'ont pas de frigo ou toute autre interrogation essentielle de ce genre.

Physiquement, je serai toujours petite et je continuerai d'exploiter la situation à mon avantage (car oui, la pygmycité permet de prendre le tram gratos). Je ferai toujours ma teinture aux cheveux, je ne saurai toujours pas comment m'habiller et je ne me maquillerai pas non plus. Je me ferai peut-être cette opération corrigeant ma myopie, ce qui m'évitera de devoir prendre des RDVs continuels chez l'ophtalmo, l'opticien, le ... J'aurai une peau blanchâtre et je ne supporterai pas le soleil et la plage. En fait, je serai pareille que maintenant mais en plus vieille (même si 28 ans ne me semble pas être un âge où les gens se décrépitent).

Psychologiquement, j'aurai logiquement terminé ma crise d'adolescence en retard et je serai donc entrée dans l'âge adulte au sens propre du terme. Mais comme ça semble héréditaire dans ma famille, j'aurai de temps à autre des poussées de gaminerie qui viendront ternir ma réputation jusque là si bien entretenue. Alors, à ce moment-là, je perdrai tous mes amis avocats et associés et je me retrouverai rétrogradée au nettoyage des chiottes du 6ème étage. Mais ne soyons pas pessimistes.

Pour résumer, je serai une grosse exploiteuse de première aigrie, célibataire et avec enfants, pas pareille mais presque (ça aide à comprendre, n'est-il pas?).


Ou alors, je deviens maître du monde, MOUHAHAHAHA !!!!!

* Même qu'à l'origine, le mariage a été institué pour protéger la future mère des aléas de la vie. Mais comme je ne veux pas d'enfants, le problème est réglé. Je ne me marierai pas, na.

Mais si j'en crois le wiki, le futur est l’ensemble des configurations possibles d'un système qui n'ont pas eu lieu. Pas de quoi s'inquiéter donc (ou si, peut-être).

2 commentaires:

Séchat a dit…

Haha, la LJinK post-ado ça doit valoir son pesant de cacahuètes ^^ En tout cas, de ce que j'en lis, tu as bien choisi ta filière (y'a pas grand-chose de mieux que le droit pour avoir du pouvoir sur les gens, qui t'écoutent avec adoration débiter des phrases bourrées de termes juridiques auxquels ils ne comprennent rien... A ce propos, tu devrais chercher sur Youtube le sketch des Inconnus qui s'appelle "les langages hermétiques", ils font le droit à un moment, ça devrait te rappeler des choses ^^).

Au fait, question existentielle, tu te fais quoi comme teinture ?

Ah, et si je t'ai donné envie d'aller à Hong Kong, attends dix ans, avec un peu de chance ma seconde projection se sera réalisée et tu seras logée à l'oeil ^^ (d'ailleurs, ce que j'ai pas mis dans mon article, c'est que la française conne, je l'ai insultée, elle non plus a pas aimé entendre sa langue...).

LJinK a dit…

En fait, personne n'aime le français, quoi.^^

C'est marrant ton sketch, ça m'a rappelé mes TDs tout ça^^

Pour le logement à Hong Kong, c'est moi qui prends la chambre du fond! ^_^

Pour la teinture, je suis blonde foncé d'origine et je me teins en noir (d'ailleurs faut que je me la refasse d'urgence).